• Merci de votre passage sur mon blog.

    Désolée pour cette période pendant laquelle je me suis montrée plutôt absente sur ce blog, mais je suis à présent de retour. J'ai décidé de me concentrer à l'écriture de "Jonatan Castler", et d'une toute nouvelle histoire que j'ai tout simplement intitulé "Mon Journal Intime".

    J'ai un humour plutôt noir, sarcastique ; mes histoires sont à cette image.

    N'hésitez pas à commenter, critiquer, et surtout, me donner des conseils par rapport à mes écrits.

    Mes histoires sont plutôt longues (je les publierais donc progressivement pour maintenir le suspens ^^), donc ne vous étonnez pas que la publication traîne un peu. Cependant, à compter de la rentrée, je ferais mes publications de façon quotidienne.

     

    Les nouvelles actuelles (en passant, je ne suis pas vraiment douée pour donner des titres donc si vous avez une idée, suggérez-la moi) :

    - "Chris et Dim" : L'histoire dramatique d'une amitié extrêmement ambigue entre un profiler et un criminel et mafieux Russe. 

    - "Jonatan Castler" : L'histoire d'un jeune homme qui modifia involontairement le cours du futur durant son enfance et va, par conséquence, devoir payer très cher son erreur...

    - "Mon Journal Intime" : Cette histoire est directement inspirée de ma propre vie, de mes états d'âmes, de mes sentiments, bref de mon caractère, mais demeure cependant un faux journal intime, puisque, bien qu'inspiré d'elle, il ne compte pas ma vie, mais celle d'Akemi Su, une jeune fille attachante.



  •    ‘‘Ce jour-là, j’étais en voyage dans l’Est de l’Angleterre, dans la ville ancienne de Petersfield, ville commerçante située dans la vallée de Westhern Rother. Un voyage que je n’avais pas demandé, et auquel j’avais encore moins consenti. Mais qu’y pouvais-je ? C’était comme ça depuis que ma famille s’était recomposée.

       Un déménagement précipité en Floride, l’état natal américain de Camryn, la nouvelle femme de mon père, deux beaux-frères jumeaux de deux ans mes cadets et aux hobbies douteux, et l’ambiance la plus plombée que je n’avais jamais vécue. Et consciente qu’en dépit du fait que je m’adonnais, non sans un certain sentiment de nature sadique, je l’avoue, à cette mascarade sociale façonnée d’hypocrisie et de mensonges quotidiens, - au grand contentement de mes parents, ravis de leur « petite » fille bien sage -, j’allais devoir endurer mon calvaire pendant encore un certain temps. Certes, je n’étais pas la plus commode des personnes.

       Mais peu m’importait.

       J’étais assise contre le bord d’une fontaine, les jambes repliées sur moi-même, les bras entourant mes jambes, en position fœtale. J’avais réussi à échapper à la visite de monuments historiques qui tenait tellement à cœur à mon père, Jamie, ce dernier voulant « tisser des liens entre les membres de sa merveilleuse petite famille », selon ses propres termes.

       Partant sans doute d’un bon sentiment, et probablement sans lui-même le vouloir, Jamie avait usé de deux oxymores dans la même proposition ; tout d’abord en parlant de « petite famille », car comptant deux enfants du côté de Camryn, quatre du côté de ma mère – les trois premiers enfants de ma mère, et celui qu’elle avait eu avec son nouveau mari -, et moi, nous étions sept enfants et quatre adultes, ce qui faisait un total de onze, et donc ne représentait pas un chiffre si petit que ça.

    Mais bon, je le répétais ; peu importait.’’

     

      Noyée dans ses pensées, Callie contemplait le ciel - d’un bleu glacé - dans un état second, proche de l’extase émotionnelle. Assise à même le sol, rêche et sableux, la jeune fille savourait le plus possible cette impression de tranquillité, coupée du reste du monde et des soucis qu’il impliquait. Elle frissonna lorsqu’un doux rayon de soleil lui caressa délicieusement la peau, après que le petit nuage blanc qui l’obstruait s’en fut allé, probablement chassé par une affectueuse brise de vent. Une sensation de bien être emplit sa personne.

       Prise d’un élan de féminité qu’elle ne put parer, elle sortit de son sac en bandoulière un miroir de poche simple et noir, afin de se recoiffer, mais aussi, comme toutes femmes, de s’assurer que son potentiel de séduction était à son apogée. Une moue sceptique lui vint naturellement à la vue d’un petit bouton de fièvre rougeâtre, qui pointait timidement le bout du nez sous le coté gauche de sa lèvre inférieure. La grimace n’aidant pas, elle se jugea instantanément horrible.

       Le verdict était sans appel : son teint semblait brouillon, bien que plutôt pâle, ses sourcils nécessitaient une bonne épilation, tandis que la couleur naturelle de ses lèvres déçue, une fois de plus, la jeune dublinoise, trop rouge à son goût. Après avoir remis en ordre deux ou trois de ses mèches auburn, à l’aide de ses doigts, Callie referma son miroir d’un geste sec, visiblement un peu contrariée.

      Presque immédiatement, un peu comme s’il subissait les changements d’humeurs de la jeune fille, le temps changea du tout au tout. Comme aimantés par une force invisible, des nuages noirs commencèrent à s’amasser dans le ciel radieux de Petersfield. Brutalement, l’atmosphère devint lourde, et l’apesanteur se détraqua. L’air semblait se charger en électricité. Callie se redressa brusquement, en alerte, mais fut rejetée à terre tant l’air était à présent écrasant. Elle n’avait jamais rien ressenti de tel ; l’atmosphère devenait dangereusement tendue, toute échappatoire était maintenant exclue, se débattre inutile. Sa respiration était de plus en plus difficile.

       Un son déchirant se propagea  jusqu’aux tympans de la dublinoise ; le Son, dans son entité complète, n’était plus qu’un bourdonnement sourd et menaçant. La jeune fille eut l’impression de se trouver dans un bocal qu’on aurait saturé de milliers de guêpes invisibles et qu’on aurait ensuite secoué impitoyablement (...).


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  •     Onze heures tapantes. Il fait froid, et de putréfiant vents hivernaux n’en finissent pas de me transpercer de part en autre, transformant progressivement la moindre cellule de mon organisme en subtile source de torture. Debout contre la haie du lycée, je guette la silhouette rock'n'roll de mon guitariste d'ami en frottant vigoureusement mes mains rouges l'une contre l'autre, espérant ainsi les réchauffer. Je le vois enfin arriver.

         Comme toujours j'affiche, à sa vue, un sourire dramatiquement hébété. Mais comme d'habitude, il se ramène flanqué de ses deux bombes anatomiques. Oui, comme d’habitude. Comprenant alors que je vais, encore un peu, devoir supporter leurs minauderies insouciantes, mon sourire perd en saveur pour finir par ressembler à un rictus quelque peu dégouté. Du hard rock plein les oreilles, je me résous à en retirer les écouteurs de mon iPod pour entendre ce qu’Anthony me dit :
    -        Hey, ma puce. Tu m’as l’air bien fatiguée, comment vas-tu ?
        Sur ces dires, mon meilleur ami se penche sur moi afin de me faire une bise appuyée, et, fidèle à-lui-même, en profite pour me chuchoter à l’oreille, écartant de mon visage une mèche de mes cheveux bruns et bouclés :
    -        J’espère au moins que notre petite escapade nocturne ne t’a pas empêchée de fermer l'œil ?
        C’est quoi ça ? Une question rhétorique ? Non, non, mon Anthony d’amour. Je me porte fort bien, comme tu l’as probablement déjà observé, et suis en conséquence emplie d’un bonheur infini. Mon visage rayonne d’une dévastatrice disgrâce, et je suis parvenue à remettre en question tout le travail trimestriel de l’une de mes matières favorites en échouant piteusement à un classique devoir. Mis à part ces gravissimes peccadilles, je déborde d’un optimisme et d’une énergie inébranlables.

        Submergée par une furtive vague de souvenirs, je me mets à fixer mon pote, mon best, ma moitié. Environ d'un mètre quatre-vingt-trois, cheveux noirs et mi-longs, coupe d'irrévocable inspiration émo, un piercing à l'arcade sourcilière droite, trois autres à chaque oreille et un dernier au labret, la clope au bec, et un portefeuille Vuitton en cuir noir à la main, ce dernier semble échappé de l''un de ses romans stéréotypés sur la décadence de la jeunesse bourgeoise.     

        C'est pourtant une personne peu scrupuleuse de balancer la vérité et dire les choses telles qu'elles se présentent dans une réalité belliqueuse et non au sein de quelques divers fantasmes eux-mêmes perdus dans la vision incertaine de leurs auteurs, ces derniers demeurant céciteux de cette réalité. Petit, il n'était certainement pas du genre à s'entrainer à jouer de la sucette* en répondant «amen » aux moindres mots de ses parents ; rebelle dans sa tenue, rebelle dans ses faits gestes, il l'était également dans l'âme.  

        Ça me rappelle le jour de ses 10 ans, à l'époque seulement âgée de 7, quand ses parents lui ont annoncés que la surprise de son anniversaire serait exceptionnelle, et que, de ce fait, il ne la verrait que le soir, lors de son repas d'anniversaire. Je pense que rien à ce moment-là n'aurait pu le rendre plus ingénieux que cela : parce qu'il était bien entendu hors de question pour lui d'attendre jusqu'au soir, il s'était mis à réfléchir au moyen d'accéder à ce cadeau si secret.

    *Comprendra qui peut xD

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  •     Tic-tac, tic-tac… Les unes après les autres n’en finissent pas de s’écouler les secondes, et je me trouve à la table qui m’a été assignée au début de l’année scolaire, tenant, du bout de mes doigts tremblotants, mon stylo plume de sombre opaque couleur. Soupirant sur mon devoir de philosophie, je lève les yeux au ciel. Un coup d’œil fugitif de mon professeur à mon égard m’indique expressément à quel point je lui semble criminelle ; je suis effectivement assise là, dans la même posture inerte, depuis pas moins de trois quarts d’heures, l’air coupable de ne pas avoir dormi de la nuit en raison de la visite tardive de mon cher Anthony adoré.
        Le doux souvenir de ma nuit passée me réchauffe immanquablement le cœur. Quoique vous ayez pu penser, mon meilleur pote et moi avons passés la soirée à la belle étoile, et discutant de tout et de rien, allongés sur la fraîche pelouse du jardin municipal. Certains instants riches en émotions ont donnés lieu à nos habituels petits câlins amicaux. Bien que souvent ambigüe, notre relation demeure cependant strictement platonique. Et s’ils nous arrivent de temps à autres de nous endormir ensemble après une soirée tout les deux, cela se fait en tout bien tout honneur. Nous sommes rentrés à nos domiciles respectifs aux alentours de cinq heures du matin. A peine atterrie dans mon lit, je me suis endormie… pour me réveiller une heure plus tard.
        Et me revoilà, à sept heures cinquante-quatre, les cernes creusées, le visage en charpie et jauni par la Bétadine dont je l’ai enduis, une allure de morte-vivante, affalée sur ma table, et en vue d’obtenir la bulle méritée de ma copie blanche. En plus bref, je suis un vrai film d’épouvante à moi toute seule. Et pour couronner le tout, comme s’il ressentait le besoin drastique de m’enfoncer dans mon malheur, Mr. Anosimius* vient se planter devant moi, ses épais sourcils froncés, et plus raide qu’un piquet. Il faut croire qu’il n’a toujours pas retiré le balais planté dans son derrière.
        Mal lui en prend ; de par mon désastreux début de journée, je me sens de forte méchante humeur, et peu encline à me faire enquiquiner par monsieur l’agrégé de grammaire et premier de sa promotion. Sans avertissement, je saisis le blanc de ses yeux de mon regard électrique. Mr. Anosimius entrouvre les lèvres et me chuchote quelque-chose, laissant échapper de sa bouche une funeste exhalation :
    -         Votre copie ?
        Sans réponse, je me repenche sur ma feuille et remplis les cases nom, prénom de Su, Akemi. Puis je relève la tête et lui soumet ma merveille, un sourire narquois en coin de lèvres :
    -         La voici.
        L’agrégé de grammaire n’est manifestement pas enchanté de ma réponse, ou plutôt, du ton employé. Il s’apprête à me le dire lorsque sonne la sonnerie. Sept heures cinquante-cinq. Sauvée par le gong ! Sans plus attendre, j’attrape mon sac Kaporal et fuis mes ennuis en filant de la salle.
        La gorge sèche, je me dirige à grand pas vers la buvette quand j’aperçois Anthony, mon Anthony, entouré d’Emilie et Juliana, deux sublimes filles de sa classe de Terminale Economique. Arg ! Pourquoi est-ce que je ressens systématiquement ce petit pincement au cœur quand je le vois avec ses deux amies de toujours ? Ils ont l’air de bien rigoler ensemble. Je vois Anthony poser sa main dans le dos de Juliana. Double « arg » ! Il me remarque et me fait un grand sourire. Ravie d’avoir son attention, je lui souris à mon tour.
        La sonnerie retentit à nouveau, signalant aux élèves de rentrer dans leurs salles de classe respectives. Mon amie Lou m’attrape et m’entraîne vers notre salle de cours d’Allemand. Anthony me fait signe de l’attendre à onze heures à la sortie du lycée ; je hoche alors positivement de la tête. Mon dieu ! Le désir fougueux de courir le noyer de baisers s’empare de ma personne. Seulement pour l’heure, je dois encore expédier mes trois dernières heures de cours de la journée.
     

    *En latin, ano désigne l'anus et simius le singe. La lycéenne Akemi Su donne pour surnom à son prof de philo, dont on ne connait pas encore le nom réel, une version latine simplifiée d' "anus de singe".

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